Il ne faut pas croire que la vie soit calme et rose dans les merveilleux paysages coralliens ! Le corail est un animal qui ne peut pas se déplacer. Pour se défendre, il doit donc trouver des parades originales. C’est pourquoi, depuis 600 millions d’années, les coraux ont développé tout un arsenal de toxines destiné à lutter contre leurs concurrents et leurs prédateurs dans des guerres sans merci. La médecine s’y intéresse donc de près…  Serait-il possible d’utiliser ces toxines pour lutter contre des maladies bien humaines ?

Une société de recherches et de développement marseillaise, Coral Biome, a en effet découvert des effets encourageants de ces toxines sur le glioblastome, un cancer du cerveau. En injectant de la palytoxine, une molécule produite par le Palythoa pour se défendre contre les prédateurs et tuer ses proies, ils ont observé une rémission chez 75% des souris de laboratoire. S’il peut se passer un temps considérable entre ces recherches préliminaires et un traitement efficace sur les humains, cette étude montre que les coraux auront assurément leur mot à dire dans la composition des médicaments de demain.

Mais ce n’est pas tout ! Vous vous souvenez de nos amis les éponges ? Ces habitantes des récifs recèlent également des vertus médicales insoupçonnées ! Elles produisent la molécule manzamime-A qui inhibe la prolifération des cellules cancéreuses tout en laissant les cellules saines se reproduire. Cette molécule a également des effet sur des formes d’herpès et de malaria. Et cela, sans compter les effets naturels des éponges de mer sur la filtration et la purification de l’eau dans des environnement pollués.

La maladie d’Alzheimer est l’un des maux les plus terribles du XXème et du XXIème siècle. Si un nombre extrêmement important de recherches sont actuellement en cours pour limiter l’impact de cette maladie dégénérative sur le cerveau, il n’existe actuellement aucun traitement efficace à ce jour, seulement quelques pistes prometteuses. Le Cladiella Australis fait partie de ces pistes.  Ce corail, que l’on trouve le long des côtes de Taïwan, s’avère receler des qualités anti-inflammatoires encourageantes, qui protège l’activité neuronale et améliore la mémoire des souris témoins atteinte de la maladie.  Si ce traitement s’avérait efficace sur les humains, il permettrait de ralentir la progression de la maladie de façon plus efficace que les traitements actuels.

Voici la représentation d’un récif corallien. Ca vous dit d’y faire une petite plongée ?

Un récif, c’est un peu comme une grande ville. Et dans cette ville, l’argent n’existe pas. Car l’économie se base sur un autre devise, celle-ci parfaitement naturelle : la lumière. La quantité de lumière définit donc la richesse d’un quartier.

Entre la plage et les premiers coraux, on trouve les grand mammifères et les grands poissons, comme par exemple des dauphins-pilotes, des requins, ou encore des marsouins. On y trouve généralement assez peu de grandes formations de récifs car les sédiments de la plage empêche la pénétration des rayons du soleil. Et les zooxanthelles ont grandement besoin de ces rayons pour fonctionner, vous vous souvenez ?

La crête est le plus haut point du récif, régulièrement battue par les vagues et exposée à l’air durant les faibles marées. Généralement, on n’y trouve que peu de traces de vie, car les courants y sont forts.

Il faut descendre pour que la force des courants et l’exposition à l’énergie solaire devienne optimale. C’est dans cette zone que les plongeurs privilégient leurs descentes. On y comptes des dizaines de coraux différents, et des centaines d’espèces de poissons. Certaines espèces ne se développent que dans cette zone particulière, et nulle part ailleurs dans le monde.

Reprenons notre descente. La luminosité semble inchangée. Mais déjà les couleurs des coraux disparaissent. Le rouge est la première couleur à disparaître. Puis l’orange. A 20 mètres, la diversité des coraux atteint son pic. A 30 mètres, les coraux qui ne vivent que grâce à la photosynthèse disparaissent.  Apparaissent d’autres coraux, plus aptes à vivre à cette profondeur. Comme les cirrhipathes. On rentre dans la zone des coraux noirs, ou antipatharia. C’est à dire qu’au lieu d’avoir un squelette blanc provenant du carbonate de calcium (calcaire), ils construisent un squelette noir qui possède la particularité de ne pas avoir recours à la photosynthèse pour sa croissance, contrairement aux coraux dit scléractiniaires (coraux tropicaux bâtisseurs de récifs).

 On trouve également des alcyonacea. Ces animaux n’ont pas (ou peu) de zooxanthelles, et n’ont donc en général pas besoin de lumière pour leur croissance : en conséquence, on les trouvera en abondance dans la pénombre (grottes, déclivités) ainsi qu’en grande profondeur.

Et il ne faut pas oublier nos éponges de mer ! Certaines sont aussi grandes qu’un humain. Comme on l’a vu dans le film, les éponges sont probablement les plus vieux des animaux multicellulaires. Ils sont apparus des millions d’années avant des animaux plus complexes. Ayant évolué il y a environ un milliard d’années, elles n’ont absolument plus évolué depuis ! Et ce pour une raison inexpliquée.

Et ce n’est qu’une infime partie des récifs coralliens ! Mais il est temps de remonter à la surface !

• The Enchanted Braid, par Osha Gray Davidson
• wwf.panda.org

Pour l’aspect médical :

• https://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acs.jnatprod.9b00577
• https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3976867
• https://www.researchgate.net/publication/326426714_Effect_of_coral-derived_drug_S1_on_memory_in_Alzheimer’s_mice_Behavior_and_molecular_studies