La maladie hollandaise, c’est quand l’économie d’un pays repose sur une seule ressource naturelle.

Les ressources naturelles sont avant tout extraites pour être vendues à l’étranger. Plus tu vends à l’étranger en grande quantité, plus tu remplis tes caisses ! Donc plus ta monnaie prend de la valeur.

Problème ! Ta monnaie devient trop forte. Le niveau de vie de tes citoyens augmentent. Tes prix deviennent plus élevés par rapport à tes voisins. Et plus tes prix augmentent, plus tu as du mal à vendre à l’étranger !

En conséquence, tes industries qui vendent à l’étranger ont du mal à se développer. C’est pourquoi les industries aéronautiques ou automobiles adorent avoir une monnaie faible ! Car leurs avions et leurs voitures sont moins chers sur le marché international.

Si tes industries ne se développent pas, alors il n’y a que ta ressource naturelle qui te rapporte beaucoup d’argent. Quand les marchés qui t’achètent ta ressource naturelle sont au beau fixe, tout va bien ! Mais quand les marchés s’effondrent, c’est toute ton économie qui s’effondre avec eux !

El petróleo es de todos, qui disaient…

Exploité à partir de 1922 et nationalisé en 1976, le pétrole appartient, officiellement, à tous au Venezuela et permet l’accès à l’éducation et à la sécurité sociale universelle.

Cette démocratie libérale, qui fait figure d’exception en Amérique du Sud, est basée sur l’illusion que les revenus du pétrole, dont l’immense partie sont captés par seulement quelques uns, sont croissants et  illimités.

Des années 70 aux années 80, une bureaucratie corrompue combinée à un prix du baril aléatoire mettent en péril l’économie et le modèle social du pays. Les salaires stagnent, tandis qu’en dix ans le taux de pauvreté augmente (de 32% à 53%) et la dette extérieure grimpe dangereusement(de 9 milliards de dollars à 30 milliards).

Les années 90 sont marquées par une chute des cours du pétrole qui encourage plusieurs tentatives de coups d’Etat et entraîne la fermeture de 17 banques commerciales, qui représentent à elles seules 53 % des actifs du Venezuela. A la fin des années 90, plus de 80% des vénézuéliens vivent dans la pauvreté.

Élu en 1998, Hugo Chavez parvient durant sa présidence à réduire ce taux de pauvreté (de 48,6 % en 2002 à 27,8 % en 2010) ainsi que les inégalités salariales (qui sont passés de 0.498 en 1999 à 0.39 en 2011, 0 étant une égalité parfaite), au prix d’une dette de 130 milliards d’euros et d’un État transformé en outil de domination miné par la corruption et la violence.

Dès lors que le cours du pétrole chute les dettes, mécaniquement, s’accumulent. Pour les rembourser, les autorités impriment davantage de billets, ce qui entraîne une inflation record. Depuis 2017, l’inflation de la monnaie, le bolivar, a augmenté de 42.000% tandis que les prix ont bondi de 200.000%, une situation similaire à celle de l’Allemagne des années 1920.

Aujourd’hui : les rayons des magasins sont vides. Le marché noir et la criminalité prospèrent. 9 vénézuéliens sur 10 ne sont plus en mesure d’acheter des aliments au quotidien.

Le Venezuela tire 96% de ses revenus du pétrole.

La solution ? Avoir une économie diversifiée. Les pays pétroliers et gaziers qui ont une économie (à peu près) stable, comme le Canada ou les Etats-Unis, régulent strictement la vente de leurs ressources naturelles et ont en parallèle d’autres industries florissantes.

Le saviez-vous ? Le Venezuela peine à rembourser une dette de plus de 150 milliards d’euros. Ça paraît beaucoup non ? C’est une somme qu’il faut mettre en perspective avec la dette d’un pays comme la France, qui est de plus de 2.000 milliards d’euros !

Hé… Psstt ! D’après la légende, trois statuettes ont été cachées dans cet épisode… Essayez donc de toutes les retrouver !